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Utiliser ArcGis Online dans le second degré

by Jérôme Staub last modified 2012-02-12 20:24

WEB 2.0, SIG et "Cloud computing"
Consultation simple
Les problèmes liés à l'enregistrement
Quleques fonctionnalités en mode connecté
Utiliser les données hors ligne ou en réseau local
Conclusion

WEB 2.0, SIG et "Cloud computing"

Le partage de données SIG entre différents acteurs du monde éducatif est l'objectif affiché par le service ArcGIS Online de la firme ESRI qui commercialise des solutions SIG professionnelles et le visualiseur gratuit ArcGIS Explorer. Cela passe par la mise en place d'un serveur de données et de cartes répondant aux canons du WEB 2.0. ESRI a donc conçu un logiciel SIG en ligne qui permet de visualiser et de commenter les travaux qui ont été mis en ligne et partagés par différents acteurs dont ceux de l'éducation. En ce sens il s'agit de "Cloud computing" puisque l'hébergement des données est délocalisé.

Des tutoriaux en français pour la connexion à ces services sont disponibles sur le site Arc Edu d'Esri.

L'accès à la totalités des fonctionnalités du SIG n'est possible qu'au prix d'un enregistrement auprès du serveur ArcGIS Online. A partir du moment où l'utilisateur est enregistré, il lui est possible de créer et de modifier des cartes en utilisant quelques fonctionnalités. Les cartes ainsi produites peuvent être mises à la disposition des membres de la communauté ou de groupes plus restreints.

Une découverte de certains contenus et fonctionnalités sera accompagnée d'une réflexion sur les modalités de l'enregistrement pour accéder au service.

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Consultation simple

Dans cette première partie nous verrons ce qu'il est possible de faire sans que les élèves soient obligés de s'enregistrer.

La connexion au serveur ArcGIS Online ouvre un portail qui permet de découvrir les cartes déjà disponibles en choisissant le bouton :

Parmi les nombreuses cartes, celles qui concernent les émission de CO2 ont été choisies car elles présentent des données utilisables en seconde aussi bien en SVT qu'en Histoire-Géographie.

Un clic sur le lien "Details" permet d'afficher les informations liées à la carte. Le texte est en anglais ce qui peut poser problème particulièrement pour des élèves de seconde . L'aspect web 2.0 de cette page réside dans les commentaires qui sont postés dans la colonne "Comments" mais dans ce cas d'espèce, il s'agit seulement ici de difficultés techniques subies par un utilisateur et cela n'a aucun intérêt dans le cadre de la classe.

Le bouton "Open" permet de choisir d'afficher la carte de ArcGIS Explorer Online. Elle apparaît assez rapidement dans une nouvelle fenêtre munie de fonctionnalités intéressantes mais limitées. Il est ainsi impossible d'accéder aux tables de données attributaires qui sont utilisées pour paramétrer l'affichage.

La barre de défilement permet d'exploiter ces tables visuellement puisqu'un scénario de consultation permet de voir les variations temporelles de certaines des valeurs discrétisées.

Le menu situé à gauche de l'écran comporte plusieurs onglets. On peut y voir en particulier les bornes des classes.

La couche d'information "click on circle for graph" permet d'ouvrir une fenêtre "Pop up" qui donne l'évolution temporelle des rejets de CO2 pour chaque pays.

 

Tel qu'il se présente ce visualisateur permet déjà aux élèves de faire des constats et des comparaisons. Il présente une bonne fiabilité technique. ESRI n'est pas responsable des contenus et de leur rigueur scientifique qui restent à apprécier au cas par cas. En ce qui concerne cette carte, les changements survenus en 1990 pour l'Allemagne et l'URSS empêchent d'étudier ces deux pays car les statistiques ne courent qu'à partir de 1990. A terme le succès d'une telle entreprise est lié à la qualité des documents mis en ligne par les participants

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Les problèmes liés à l'enregistrement

Pour accéder à des fonctions supplémentaires telles que la modification ou la création d'un projet, il est nécessaire de s'identifier en cliquant sur ce bouton.

Pour ceux qui sont déjà enregistrés la saisie du login et du mot de passe est absolument classique.

Pour un première connexion, il faut créer un compte global Esri.

Si le choix d'un login est d'un mot de passe sont tout à fait classiques, les renseignements à fournir ensuite posent des problèmes déontologiques à tout professeur conscient des incidences juridiques de cette inscription.

Il est tout à fait inconcevable de demander en classe à des élèves mineurs de fournir leur nom, prénom, courriel et numéros de téléphone à une organisation commerciale étrangère à l'éducation nationale.

Vis à vis d'étudiants majeurs, cela est aussi tout à fait discutable et ne peut être que proposé et non imposé dans le cadre d'un enseignement.

Il faut ajouter que les fonctionnalités du formulaire d'inscription rejettent toute tentative de laisser certaines cases en blanc.

Il faudra donc abandonner l'idée d'utiliser les fonctions avancées d'ArcGIS Online en milieu scolaire ou universitaire en dehors peut-être des niveaux Master et Doctorat dans le cadre des travaux de recherche menés en autonomie par l'étudiant au sein d'un laboratoire.

De même, cet usage peut être celui d'un groupe de professeurs mettant en commun leurs cartes dans le cadre d'une préparation mutualisée de documents pédagogiques.

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Quelques fonctionnalités en mode connecté

Pour cette partie de l'étude, il a été choisi le construire une nouvelle carte en utilisant le bouton "home" et en choisissant un fond satellitaire "Bing" dans la base disponible.

Pour pouvoir ajouter des données personnelles au projet il faut au préalable fabriquer une fichier zippé contenant par exemple des données au format .shp. Ici il s'agit d'un jeu de données issu de Corine Land Cover et concernant les espaces ayant changé d'indice entre 1990 et 2000 en Loire Atlantique.
La procédure d'addition de données est facilement accessible par le bouton "Import" de "Add Content".
Le fichier original étant géoréférencé en Lambert 2 étendu, la reprojection à la volée fonctionne parfaitement et permet de constater que la régénération des espaces forestiers et surtout la consommation d'espaces agricoles en zone périurbaine sont les principales sources de mutation.

Pour accéder au partage il faut d'abord enregistrer le projet.

 

Ce bouton permet d'accéder au paramétrage du partage.

Cet ensemble de manoeuvres permet à un professeur initié de créer rapidement des contenus et de les partager éventuellement.

S'il s'agit d'un groupe restreint, il faut que celui-ci ait été créé auparavant.

Dans le cadre de cette étude toutes les fonctionnalités n'ont pas été testées mais il faut noter à ce stade que l'outil paraît parfaitement au point et que toutes les procédures ont été suivies en consultant très peu l'aide en ligne très complète disponible sur le site.

Le seul fait déroutant pour un utilisateur novice peut être la nécessité de fabriquer un fichier zip avant l'importation.

Il faut déplorer aussi l'usage exclusif de l'anglais dans le logiciel qui risque de gêner de nombreux collègues en particulier dans la construction des requêtes.

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Utiliser les données hors ligne ou sur un réseau local

Dans un contexte scolaire, il est absolument nécessaire de préparer les séquences de telle sorte qu'elles soient réalisables lorsque la connexion internet ne fonctionne pas ou pas bien. Il est en effet à craindre que les 12 ou 24 postes d'une salle en réseau appelant les mêmes contenus sur un serveur distant les temps d'affichage deviennent rédhibitoires.

Il est donc nécessaire de pouvoir disposer des documents hors ligne et de pouvoir réaliser les procédures sur un logiciel implanté sur un poste local.

Si l'importation de données a été relativement aisée, leur exportation présente des difficultés et surtout des limitations techniques majeures.

Pour les besoins de la cause les données sur les émissions de CO2 sont à nouveau utilisées.

Le menu layers permet d'accéder aux détails de chacune des couches. Dans la boîte "Layer details" il faut choisir un des éléments et cliquer sur "Service Details"

Dans la nouvelle fenêtre apparaisssent les métadonnées de la couche et surtout des liens de téléchargement.

Isl donnent respectivement accès à quatre contenus :

Un fichier .lyr qui n'est qu'une feuille de style concernant la symbologie de la couche.
Un fichier .nmf qui est un fichier de projet au format xml appelant les ressources par des liens.
Un fichier javascript (js) qui permet de générer une carte par un API à insérer dans une page HTML
Un fichier kmz affichable dans Google Earth

 

Les fichiers lyr et nmf sont des formats propriétaire d'Esri. Le fichier .nmf peut être ouvert avec ArcGIS explorer installé sur la machine locale mais le contenu ne s'affiche que si la connexion internet fonctionne, ce qui ne résout pas le problème du fonctionnement "hors ligne".

Le fichier js s'affiche localement dans un navigateur mais il ne fonctionne que si l'ordinateur est en ligne et il est dépourvu de tout panneau de contrôle hormis le zoom ce qui limite fortement son intérêt.

Le fichier pour google earth fonctionne bien mais là aussi uniquement en ligne. Il est de très mauvaise qualité graphique et ne présente aucune possibilité de paramétrage.

Ce bilan est tout à fait décevant. Outre la complexité d'accès aux téléchargements, les objets proposés ne fonctionnent pas sur des machines isolées ou en réseau local. Qui plus est, les fichiers lyr et nmf imposent d'utiliser les logiciels Esri, ce qui se comprend bien d'un point de vue commercial mais qui risque de détourner durablement les professeurs de cet outil.

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Conclusion

Il faut mettre au crédit d'Esri l'excellente fiabilité de son SIG en ligne et l'abondance des cartes déjà disponibles. Dans la mesure où les enseignants mettront en ligne et partagerons leur cartes, il y aura possibilité de disposer là de travaux pertinents et adaptés aux programmes. Cependant ces travaux risquent de ne pas dépasser les fonctionnalités de la page d'un manuel sur papier. Conduire les élèves ou les étudiants à saisir leurs coordonnées personnelles pour accéder à l'édition des cartes n'est pas déontologiquement acceptable sans compter que cela ne peut se faire sans l'accord des parents pour les élèves mineurs. Voilà donc un outil dont les fonctions intéressantes seront réservées à ceux qui peuvent s'affranchir de ces restrictions, c'est à dire des groupes de professeurs engagés dans un travail collaboratif. On regrettera aussi la dissymétrie des relations entre Esri et les contributeurs qui fait qu'aucun de ces derniers ne pourra récupérer des données utilisables pour des travaux hors ligne ou sur d'autres systèmes alors qu'ils vont contribuer à l'enrichissement de la base en ligne.

Pour pouvoir tirer tous les bénéfices pédagogiques de ce SIG en ligne, il serait souhaitable que des améliorations soient apportées dans au moins deux domaines :

  • La connexion devrait être possible sans remplir toutes les cases du formulaire ou en acceptant des "logins" génériques que l'on créerait à l'usage d'une classe ou d'un établissement. Cela nécessite sans doute de créer une version différente du compte global Esri.
  • Les données devraient être exportables sous des formats manipulables "hors ligne" pour que leur utilisation puissent s'affranchir de l'existence ou de la qualité de la connexion de l'établissement

 

Auteur: François Cordellier, membre de l'observatoire de géomatique de l'IFÉ


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