Réaliser des croquis de manière collaborative avec Google Dessin
Retour à la lettre géomatique n°13
Introduction
L’utilisation d’un outil TICE pour réaliser un croquis peut avoir plusieurs intérêts. C’est un outil simple et facile à maîtriser donc il donne un sentiment de compétence à l’élève ce qui est un élément de motivation. Le passage par un outil de travail collaboratif peut en être également un élément car il peut y avoir d’abord le plaisir de travailler ensemble et aussi le fait que la collaboration soit perçue comme une valeur ajoutée. Celle-ci permet d’aller plus loin mais il faut accepter le regard de l’autre. L’enseignant doit indiquer que la collaboration fait partie des but et des valeurs poursuivies. Elle rentre dans les critères d’évaluation du travail effectué. Les élèves sont prévenus dès le début que ce critère entrera dans le cadre de leur évaluation et ils devront aussi être capables de s’évaluer eux-mêmes. (voir fiche d’autoévaluation jointe).
Test en situation
J’ai testé cet outil plusieurs fois, il a cependant évolué. Il présentait des problèmes de latence qui semble résolu. Par contre la salle que j’utilise présente des problèmes de flux qui provoque des dysfonctionnements.
J’ai utilisé cet outil à plusieurs niveaux. Il y a deux ans, j’ai proposé une activité où les élèves devaient par groupe de six, réaliser le croquis de l’agglomération nantaise et sa légende à partir d’un questionnaire de manière collaborative en se partageant le travail. À l’aide d’un questionnaire, ils répondaient à un certain nombre de questions qui leurs permettait de faire une légende organisée. La première partie de la légende étant présentée comme exemple d’utilisation du logiciel. La séance ne s’était pas trop mal déroulée mais des problèmes de latence avaient énervé certains élèves. Ils avaient été critiques avec son utilisation. J’avais prévu un didacticiel pour l’utilisation de Google dessin, mais je m’aperçois que celui-ci n’est pas nécessaire. Les élèves maîtrisent rapidement l’outil et mon expérience de l’année dernière dans l’utilisation de ce logiciel me prouve que c’est plutôt une barrière qu’un élément facilitateur de l’exercice. L’exercice était complexe. Le travail de groupe permettait de diviser les tâches et de travailler sur différents types de documents voir fiche jointe (l’utilisation d’un livre Didapages créé lors d’université d’automne des Clionautes de 2007, l’utilisation de terres interactives un site de cartographie en ligne permettant une approche multicouche).
L’avantage de cet outil, c’est qu’il permet d’avoir une partie chat. Les élèves sont deux par poste et divisé en trois groupes. La partie chat leur permet de se partager le travail. Il s’agit tout de suite de les prévenir que c’est un outil de travail pour éviter les dérapages. Ils sont habitués à utiliser ces espaces de communications avec l’usage MSN et de Facebook mais très vite les échanges peuvent déraper donc il faut instaurer tout de suite des règles d’échanges dans le respect de l’autre et dans un but de travail. Cette partie chat leur permet de se partager le travail, de se questionner et de s’entraider. Cet espace connu ne les déroute pas et est même un élément de motivation pour réussir leur travail. L’utilisation du logiciel est facilement maîtrisée. Pour le tracé du croquis, il faut que les espaces soient pas trop complexes à dessiner, même si l’utilisation de l’outil polyligne (voir didacticiel) qui permet de délimiter des espaces fermés est facilement pris en main par les élèves. Le problème qu’il rencontre est de comprendre qu’il faut qu’il clique sur le premier point du début du tracé pour fermer la forme. Les points de cette forme sont déplaçables et peuvent être mieux positionnés, par contre il n’est pas possible de rajouter des points à une forme déjà tracée.
J’ai utilisé ce logiciel avec des élèves de cinquième et même de sixièmes sur des croquis de paysages en formant des groupes de quatre élèves (deux par poste) se partageant la légende et le croquis ce qui a bien fonctionné.
Bilan et perspectives
La conclusion est que l’utilisation de cet outil permet de réaliser des croquis avec des tracés simples et de partager le travail pour aboutir à un croquis de synthèse. Son utilisation permet également d’évaluer certains items du socle commun qui peuvent paraître complexes à évaluer. Donc dans la compétence quatre, la maîtrise des TUIC, dans le domaine 2 - ADOPTER UNE ATTITUDE RESPONSABLE, Participer à des travaux collaboratifs en connaissant les enjeux et en respectant les règles et également dans la compétence 7, autonomie et initiative, dans le domaine 3 faire preuve d’initiative, l’item travailler en équipe. Il faut reconnaître par contre que le fait de faire ensemble le croquis implique un temps supplémentaire pour laisser aux élèves le temps d’échanger, mais ce temps se réduit s’ils ont l’habitude de travailler de manière collaborative. La connexion de la salle doit être aussi correcte pour éviter les temps de latence qui peuvent faire échouer le travail s’ils sont trop fréquents et importants. Les tracés délimitant les différents espaces ne doivent pas être trop complexes autrement ils ne sont pas réalisables.
Annexes
Emmanuel Maugard, professeur d'Histoire Géographie au collège Immaculée de Clisson près de Nantes (44).