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Le logiciel en ligne StatPlanet : géographie, TICE et pédagogie

por Jérôme Staub Última modificación 04/03/2010 19:52

 

Retour à la Lettre d'information géomatique n°3

 

statplanet

 StatPlanet est un logiciel en ligne de cartographie automatique interactive.

Dans cette présentation, il ne s’agit pas de faire l’inventaire complet des fonctionnalités du logiciel StatPlanet. Nous voulons surtout voir comment un enseignant peut s’emparer de cet outil pour le mettre au service d’une pédagogie active. La question centrale étant de savoir ce que ce logiciel peut apporter à l’élève.

Nous n’établissons pas ici un comparatif de sites proposant des cartes interactives, ils sont nombreux, certains ont notamment le mérite de ne nécessiter aucune installation. Simplement, StatPlanet offrait une solution satisfaisante dans une situation pédagogique très précise. De de plus, le potentiel de l’éditeur de la base de données est assez élevé et en fait un outil puissant. Ajoutons que cette réflexion s’appuie sur un usage en classe avec des élèves de Cinquième, dans le cadre d’une séquence de géographie.  Toute transposition de la démarche est naturellement possible.

 

 

 

 Quelles fonctionnalités de base ?

On trouvera des tutoriels récents pour découvrir les différentes fonctions de StatPlanet ; ils sont surtout utiles lorsque l’on veut créer sa propre base de données. Il faut alors télécharger l’éditeur de la base de données (lien vers le logiciel  MapMaker)

Pour la consultation en ligne, la navigation est très intuitive et aucune installation préalable n’est requise.  Il faut simplement bien identifier et repérer les 46 critères retenus, répartis dans 9 catégories. La figure 1 présente les commandes de base du logiciel.

 Figure 1:

 doc_1_image explicative

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Quels niveaux d’utilisation de StatPlanet ?


Figure 2 :

Doc_2_usages_compétences



























Quelle utilisation en classe ?


On pourrait envisager l’utilisation en classe de ce logiciel pour la projection des documents (cartes et  graphiques) afin que l’enseignant explique comment lire les différents documents. Le logiciel est ergonomique. Les zooms sur la carte sont rapides. Les graphiques sont lisibles. L’intérêt majeur réside dans l’interactivité de la présentation (plus vivante et plus réelle que la projection de cartes en diaporama). Autant d’arguments qui en font un logiciel efficace dans une situation de cours frontal. Cependant, la projection du site, même accompagnée d’une activité sur feuille pour les élèves reste à un niveau d’usage assez limité des TICE en classe. On peut enrichir cette pratique en faisant intervenir un élève au tableau (TNI ou souris sans fil). Toutefois, le logiciel est suffisamment simple à prendre en main pour concevoir une séance TICE plus consistante pour les élèves dans une forme de cours moins frontal.


Quelle utilisation par les élèves ?

 

Même pour des collégiens, le logiciel est rapidement pris en main, à condition d’être clair dans les consignes afin d’éviter qu’ils se perdent en cliquant sur des paramétrages inutiles. Pour commencer, il semble important de placer la séance en salle multimédia dans son contexte.  Une présentation rapide de ce travail a déjà été donnée sur le site académique de Nantes (StatPlanet, un outil géographique simple et performant)

Les élèves ont d'abord conduit une étude de cas sur la pauvreté à Rio de Janeiro. Ils ont pu décrire les conditions de vie de populations pauvres. Dans un deuxième temps, on veut prendre en compte les inégalités socio-spatiales aux différentes échelles pour mettre en perspective le cas particulier de Rio. On souhaite faire travailler les élèves sur différents indicateurs statistiques (indicateurs de pauvreté humaine, de richesse et de développement humain). L'objectif est d'utiliser StatPlanet pour entamer une réflexion sur les indicateurs de la pauvreté.

On demande aux élèves de compléter deux tableaux où sont reportés les résultats de leurs recherches. Pour ce travail, on décide de retenir 10 critères. Trois de ces critères ne sont pas des indicateurs de pauvreté (population totale, superficie de la forêt et la déforestation). Afin que les élèves situent le niveau de développement du pays étudié (ici le Brésil) par rapport à celui des autres pays, on suggère de comparer les résultats avec ceux d’un pays riche. Pour ce relevé, les élèves se reportent à la carte. Le graphique permet aussi de repérer visuellement la position du Brésil par rapport aux autres pays de la planète pour chaque critère demandé. En une vingtaine de minutes, les élèves peuvent réaliser l’exercice. L’exercice  peut être simplifié Ã  volonté : en pré-remplissant une partie du tableau ou en écrivant à l’avance les unités. D’ailleurs, il n’est pas forcément essentiel que tous les élèves recensent tous les critères. Il est important de conserver un temps de réflexion suffisant pour traiter le recueil de données.


Quel intérêt de faire manipuler le logiciel par les élèves ?

 

Ce travail est stimulant pour les élèves. En effet, on attend des élèves une action précise et simple, ce travail est donc mobilisateur. Durant l’exercice, quelques interrogations se manifestent du fait de la variation importante du rang du Brésil (selon les indicateurs ce pays ce pays se positionne avec des pays au développement différent).

Il est intéressant de remarquer que l’opération menée par les élèves consiste à recueillir des données statistiques à partir d’un document graphique construit avec…des données statistiques (voir document 3). Cette manipulation se justifie par au moins deux raisons :

  • Le prélèvement d’informations est une compétence importante
  • L’objectif est de préparer l’élève à être capable d’interpréter la carte grâce à sa connaissance/compréhension de quelques indicateurs de pauvreté significatifs.
  • Ce travail prépare également à la lecture critique de documents visuels.

Une fois achevée, cette activité est complétée par une réflexion sur les données collectées.  On peut faire justifier, par exemple, la pertinence de tel critère pour mesurer la pauvreté ou la richesse d'une population. Une réflexion peut aussi être engagée sur les graphiques à nuage de point pour voir quelles données peuvent être croisées de manière judicieuse. Ce travail réalisé, les élèves sont invités à représenter une carte de l’IDH, synthétisant plusieurs autres indicateurs. Pour finir, on met en perspective l’étude de cas par la confrontation du cas du Brésil avec d’autres pays de la planète caractérisés également par la pauvreté.


Figure 3 : Manipuler les données pour mieux les interpréter 

Doc_3_manipuler

 

 

 

 

 

 

 

 

Et pour aller plus loin ?

 

Enfin, pour les enseignants qui voudraient aller plus loin, il est possible de représenter ses propres cartes. L’objet de cet article n’étant pas d’apprendre à utiliser StatPlanet, nous renvoyons aux sites déjà existants pour ces fonctionnalités (voir aussi un exemple sur la santé sur le site de Nantes). La plupart des opérations d’importation sont automatisées. On arrive assez vite à comprendre le principe d’importation des données. On sélectionne ainsi les données souhaitées à partir de sites offrant le téléchargement de statistiques (par exemple, Geodata : http://geodata.grid.unep.ch). Le professeur peut donc préparer quelques séries significatives, directement utiles à une démonstration. Pourquoi ne pas aller encore plus loin en dévoilant aux élèves le procédé de fabrication de ces cartes. On pourra s’interroger sur la fiabilité du document et surtout des données qui ont permis sa construction.

 

Quelles limites ?

 

L'’utilisation en classe suppose un bon investissement de l’enseignant en amont pour repérer les informations utiles à prélever ; une bonne préparation de l’activité pour éviter toute dispersion.

Une limite plus importante concerne la légende des cartes. Contrairement aux Géoclip, il n’est pas possible de  paramétrer avec finesse les options de seuillage. Ici, sauf à entrer dans l’éditeur de la base de données, l’utilisateur a peu de possibilité d’intervention (on peut seulement modifier les seuils extrêmes).

Le mode de représentation cartographique est limité. Si l’utilisation de planisphères par aplats de couleur se justifie dans certains contextes, elle ne doit pas exclure d’autres modes de représentation (anamorphose, figurés ponctuels). Les différences de taille des figurés pour les intervalles proches sont minimes. Là encore, on ne peut pas paramétrer simplement la légende afin de faciliter la lecture de la carte.

 


Loïc PIQUIOT
est professeur d’Histoire-Géographie au collège François Villon (Les Ponts de Cé) et Interlocuteur Tice de l’académie de Nantes

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