Marble, un globe virtuel libre ?
Retour à la lettre d'information géomatique n°9
Initialement développé pour s'intégrer à l'environnement graphique KDE, Marble fonctionne sous d'autres systèmes d'exploitations, notamment Mac OS et Windows. Pour ma part je l'ai uniquement testé sous Ubuntu 10.10. Pour ceux qui désireraient en savoir plus sur l'aspect technique de l'outil, il est possible de se reporter au site officiel : http://edu.kde.org/marble/
1 – Les caractéristiques du logiciel
A la différence de Google Earth ou des autres globes virtuels, Marble s'installe avec des données (environ 10 Mo) qui permettent de l'utiliser sans être connecté à des serveurs distants via internet.
Lors du lancement du logiciel, voici la fenêtre qui s'ouvre :
On remarque que, bien que configuré pour être en français, le logiciel affiche les noms de continents et des états en anglais. Seule l'interface du logiciel est francisé et non les données cartographiques.
Comme dans d'autres outils du même type (Google Earth, Géoportail...), un moteur de recherche permet d'entrer un nom de lieu qui est ensuite localisé sur le globe. La base de données semble assez précise car même des petites communes de la Loire sont référencées...
La légende peut être configurée en fonction des objets que l'on souhaite y faire figurer : frontières, relief, point d'intérêt, méridiens et parallèles...
L'utilisateur aura ensuite le choix entre deux modes d'utilisation :
- un mode en ligne, où le logiciel va chercher sur des serveurs les informations à afficher en fonction des déplacements de la souris par l'utilisateur : cela correspond aux boutons « OpenStreetMap » ou « Vue satellite »
- un mode hors ligne, où le logiciel puise les informations sur le disque dur. Plusieurs choix sont proposés :
« Atlas »
« Carte brute »
« Carte historique » (il s'agit d'une carte néerlandaise de 1689)
« La Terre de nuit »
« Précipitations (juillet) »
« Précipitations (décembre) »
« Températures (juillet) »
« Température (décembre) »
Notons qu'il est possible de télécharger d'autres globes : cartes historiques de 1720, de 1786, cartes des pistes cyclables dans le monde, cartes de la Lune, de Mars...
Il est possible d'activer différents services en lignes par le barre de menu : Vues /Services en lignes et 3 options se présentent :
- Photos : il s'agit d'un partage de photos par l'intermédiaire du service Flickr de Yahoo. Les internautes étant invités à mettre en ligne leurs photos et à les localiser. Le nombre de photographies reste très inférieur à ce que l'on peut trouver sur Google Earth et il s'agit rarement de paysages.
- Météo. Un certain nombre de stations météo apparaissent alors à l'écran par un figuré ponctuel avec le nom de la température en temps réel. Si l'on positionne le pointeur de la souris sur le figuré, on obtient le nom de la station la vitesse du vent et des prévisions météorologiques sommaires sur 3 jours. Notons que le nombre et la répartition des stations obéissent à une logique inconnue. Ainsi, nombre d'états européens ne sont représentés par aucune station météo...
- Wikipédia : des onglets sous forme de photographies pointent sur des lieux et renvoient à des pages Wikipédia concernant ces lieux. Je n'entrerai pas ici sur l'intérêt et les réserves de l'outil Wikipédia mais notons simplement que l'activation de ces services en ligne ralentit quelque peu la navigation sur le globe virtuel.
2 – Quelles utilisations pédagogiques ?
A mon sens, l'outil n'est pas véritablement un concurrent pédagogique de Google Earth. Un des intérêts essentiels de ce dernier est la qualité de ses images satellites en haute résolution qui permet une appréhension fine de l'espace à grande échelle. Avec Marble il n'en est pas question car en mode « Satellite » la résolution des images est très basse, ainsi qu'on peut le constater pour la région de Saint-Etienne :
L'outil n'en est pas pour autant dépourvu d'utilité pédagogique, mais davantage en tant qu'atlas. L'essentiel de ses fonctionnalités étant disponible hors ligne, il peut être utilisé par l'enseignant en classe entière accompagné du vidéoprojecteur pour localiser ou faire localiser à un élève un lieu, un territoire...
Il est également possible d'imaginer une séquence d'initiation à la cartographie (localisation, repérage grâce aux coordonnées géographiques, sélection d'information...) où les élèves travaillent devant des postes et répondent à un questionnaire sous forme papier voire sous forme numérique puisque Marble permet d'exporter des vues aux format .jpg, vues qui peuvent être ensuite facilement insérées dans le questionnaire numérique.
Auteur: Philippe Briat, professeur d'Histoire-Géographie, académie de Lyon,