Apport d’un jeu sérieux pour l’instauration d’un nouveau rapport au savoir du point de vue épistémologique : cas du jeu Clim@ction
17h00-18h30 le mercredi 26 septembre 2012 17h00 à l’IFE.
Soutenance du Mémoire de Master 2ème année Histoire Philosophie et Didactique des Sciences de Nicolas Kramar
Résumé
Ce travail de Master s'inscrit dans un projet de recherche franco-québécois, le projet JPAEL (Jouer Pour Apprendre En Ligne), qui vise à explorer les apports des jeux sérieux dans un cadre scolaire en tant que situations permettant l'instauration d'un nouveau rapport au savoir d'un point de vue épistémologique tout en tenant compte de la culture des natifs numériques. Dans ce cadre, nous avons analysé le jeu en ligne Clim@ction pour, d'une part, évaluer son impact sur l'épistémologie personnelle des élèves d'un point de vue général et disciplinaire (le développement durable), et d'autre part, observer si l'épistémologie personnelle des élèves pouvait constituer un obstacle à leur implication dans un tel jeu. Pour répondre à ces hypothèses et questions de recherche, nous avons mis en place une méthodologie de type Design-Based Research et mixte, combinant approches quantitatives et qualitatives. Ainsi, au moyen de données provenant d'un codage des traces numériques laissées par les élèves sur la plateforme d'apprentissage, de leurs présentations de projets, d'un questionnaire rempli avant et après le jeu et de focus groupes menés deux mois après la fin du jeu, nous concluons que le jeu n'a pas d'effets directs sur l'épistémologie personnelle des élèves considérée d'un point de vue général mais qu'en revanche celle-ci peut être modifiée au niveau disciplinaire. Nous avons également constaté que des élèves présentant une épistémologie personnelle moins avancée manifestaient un blocage qui pouvaient compromettre leur implication dans le jeu. Dans ce cas, l'épistémologie personnelle de l'apprenant, du fait de son décalage avec l'épistémologie portée par le jeu lui-même, constitue un obstacle que nous proposons de nommer obstacle épistémo-didactique. Enfin, du fait que le jeu ne constitue pas une situation homogène, nous avons également pu mettre en évidence que les traces de nature épistémiques laissées par les élèves dans le jeu étaient contingentes aux situations qui les faisaient s'exprimer et que leur expression ne reflétait pas nécessairement un changement dans l'épistémologie personnelle des apprenants.
Jury : S. Barma, Univ. Laval à Québec, (rapporteur), Catherine Bruguière (Univ. Lyon 1), Hugues Chabot (Univ. Lyon 1), C. Lison, Univ. de Sherbrooke (directrice), E.Sanchez, EducTice/IFE/ENS de Lyon (directeur)