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SIG au collège, une expérience

Par Jérôme Staub - Dernière modification 27/04/2011 13:46

Retour à la lettre d'information géomatique n°11

 

Pourquoi travailler avec un SIG au collège ?

Deux objectifs guident notre usage d'un SIG au niveau collège :

En premier lieu, nous l'utilisons à des fins citoyennes. Notre société fait de plus en plus la part belle aux systèmes d'information géographique, comme le montrent de manière plaisante Claire Cunty et Matthieu Noucher. La pratique d'un tel outil par les élèves ne peut que contribuer à une meilleure compréhension de leur société. C'est aussi un outil de planification territoriale et donc d'action politique qu'il s'agit de décrypter et d'utiliser. A l'occasion d'un itinéraire de découverte en classe de 4e, un SIG peut, par exemple, servir à l'expression d'une réflexion sur le territoire et donc contribuer à une formation citoyenne des collégiens. Enfin, c'est surtout pour développer une démarche que nous espérons scientifique chez nos élèves que nous nous appliquons à le leur faire utiliser.

Cette démarche n'a rien d'originale et s'articule en 5 étapes :
          - élaboration du questionnement en commun avec ou par les élèves ;
          - choix d'un ou de plusieurs indicateurs pertinents pour répondre à ce questionnement
          - réalisation de la ou des cartes ;
          - analyse de celle(s)-ci ;
          - élaboration de la réponse au questionnement initial.
         
L'acquisition de cette démarche est bien entendue progressive. Elle porte principalement sur la maîtrise des principaux indicateurs utilisés au collège. C'est à travers leur utilisation raisonnée que les élèves sont conduits à s'approprier les grandes questions du programme. Cette démarche conduit aussi les élèves vers une autonomie plus grande :

 SIG1

 

L'exemple proposé en lien est consultable sur ce site.

 

 

 

 

 

L'usage du SIG est donc avant tout exploratoire. Il sert d'outil d'analyse des territoires et de manière plus marginale à réaliser des cartes. La réalisation d'un croquis simple n'est cependant pas absent de nos préoccupations. Elle est assurée à la main de manière à commencer à préparer l'épreuve de croquis qui sera approfondie ensuite en lycée.

 

La maîtrise du logiciel nuit-elle à la mise en œuvre de cette démarche ?

 Bien évidemment, la maîtrise du SIG par les élèves est progressive et accompagnée :

SIG2  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre expérience montre que son usage régulier tout au long du collège réduit considérablement la durée nécessaire à cette maîtrise. Par ailleurs, la découverte de l'outil – et sa nécessaire redécouverte chaque année – passe bien évidemment par une ,voire plusieurs phases de séances dialoguées entre l'enseignant et les élèves. Dans la mesure où le travail en groupe est la suite logique de cette étape, nous pouvons à nouveau préciser certains aspects techniques du fonctionnement du logiciel. La "piqure de rappel" technique administrée cette année à deux classes de 3e s'est déroulée ainsi sans préjudice pour l'analyse de New York. Lors de la séance suivante, les élèves nous ont peu sollicité pour des questions techniques.

 

Quel SIG ?

 SIG3

Nous utilisons OpenJUMP en classe. Plusieurs critères ont guidé notre choix. Nous n'insistons pas sur les contraintes financières (logiciel libre) ou techniques (logiciel multiplateforme adapté à nos ordinateurs portables sous Windows XP et Ubuntu). A l'inverse, nous tenons à souligner que la simplicité de l'interface est très adaptée à des collégiens. La barre d'outils comporte en effet moins d'icônes qu'un logiciel de traitement de texte. De même, la fenêtre de requête attributaire est très abordable. Par ailleurs, comme tous les SIG de bureau, il est ouvert et permet donc l'intégration des données les plus récentes. Enfin, les modes de discrétisation proposés comprennent la discrétisation selon l'algorithme de Jenks. Or, c'est, selon nous, le meilleur compromis pour réaliser une carte scientifiquement correcte et évacuer la question de la discrétisation pour laquelle les élèves n'ont pas les connaissances mathématiques requises. Comme signalé dans un récent échange sur la liste de diffusion, géomatique de l'INRP, aucun logiciel ne saurait être parfait. OpenJUMP nécessite en effet des plugins dont l'installation peut parfois présenter quelques difficultés. D'autres SIG présentent des caractéristiques similaires à OpenJUMP. C'est le cas de Quantum GIS. Nous l'avons testé en classe puis écarté. C'est un détail, mais des surfaces aux contours imprécis remplacent les habituels caissons et sont de nature à, peut-être, perturber les élèves dans leur apprentissage des codes cartographiques.

 

Auteur : Cyrille Chopin, professeur d'Histoire-Géographie-Éducation Civique au collège Léo Lagrange, Le Havre (76), membre du pôle de compétences (TICE) de l'académie de Rouen, professeur associé à l'ENS-exINRP.

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