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Mapping America

por Jérôme Staub Última modificación 27/04/2011 12:56

 Retour à la lettre d'information géomatique n°11

 

Mapping the measure of America

Site : http://measureofamerica.org/maps/

 

Cet atlas interactif cartographie à différentes échelles (états, comtés, métropoles) des données riches et récentes, orchestrées autour d'un indice composite de développement humain modifié. "The American HD Index measures the same three basic dimensions as the standard HD Index, but it uses different indicators to better reflect the U.S. context and to maximize use of available data. For example, while the standard index measures access to knowledge using the average number of years that students spend in school, we have chosen instead to use educational attainment, a more demanding indicator." Les indices sélectionnés sont ainsi : l'espérance de vie à la naissance (santé), les taux d'inscription scolaire et les niveaux d'étude atteints (éducation), et enfin les revenus médians (économie). Le total de ces indices aboutit à une somme de 10 points à part égale pour les trois domaines. L'état le plus développé, selon ce modèle, est ainsi le Connecticut (6.30) et le plus faible la Virginie Occidentale (3.85). Ce projet cartographique est développé par le Social Science Research Council (SSRC).

meaintro 
 
Ce qui distingue cet atlas, c'est d'une part sa richesse et son actualisation, d'autre part les nombreuses possibilités de déclinaison statistiques : par aires géographiques, par sexe, par origine ethnique, une spécificité américaine. Au niveau de l'interface graphique, le zoom offre une bonne lisibilité, le menu est intuitif et en cliquant sur un territoire, un cartouche graphique représentant les statistiques apparaît. Il est possible de récupérer les données au format xls.

meacartouche

 

 
S'il convient d'insister sur la nature récente et détaillée des données statistiques mises à disposition par l'American Human Develoment Project, il convient également d'en cerner les limites. En effet, ces données sont en grande majorité issues non pas des recensements, mais des American Community Surveys. Les recensements décennaux, dont le dernier vient de s'achever en 2010 et dont les premiers résultats commencent à filtrer, touchent l'ensemble de la population des Etats-Unis d'Amérique. Celle-ci est inscrite alors dans des maillages très fins, de l'état au block par exemple. Il n'en est pas de même pour les enquêtes (surveys.) Celles-ci ne permettent pas une approche multiscalaire aussi fine que les recensements décennaux.
Nous voulons par ailleurs insister sur le mode de discrétisation utilisée pour réaliser les cartes. Les classes sont systématiquement au nombre de 5. Chacune de ces classes contient un même nombre d'individus. Or, il est souvent difficile d'appliquer une méthode de discrétisation  quelle que soit la série statistique à représenter. Ainsi, la distribution de l'american human development index par état correspond plutôt à une distribution normale. Il est donc plus pertinent d'utiliser la moyenne de la série statistique et l'écart-type pour en réaliser le discrétisation. A l'inverse, certaines séries sont fortement asymétriques et parfois également très discontinues. C'est le cas par exemple de la part  des blancs non hispaniques dans la population. Dans ce cas, une discrétisation réalisée avec l'algorithme de Jenks est nettement plus pertinente.
 
Comparé à un système d'information géographique (SIG) qui permet de superposer des couches différentes, l'atlas interactif présenté ici n'autorise pas l'importation de couches extérieures. Or, c'est parfois nécessaire notamment dans le cadre d'une approche multiscalaire. Il est possible cependant de télécharger les données affichées dans cet atlas afin de réaliser des couches d'information et travailler avec un SIG.
C'est ce que nous avons fait avec un indicateur : le revenu médian. Dans le mesure où les données du recensement réalisé en 2010 vont bientôt être rendus publiques, nous nous sommes limités à examiner cet indicateur à l'échelle des états fédéraux et des comtés de l'état de Washington. La démarche pourrait être menée à une échelle plus grande, celle des census tracts de l'aire urbaine de Seattle par exemple. Cependant, la marge d'erreur dépasse parfois les 10 % ...
Le premier tutoriel montre comment télécharger ces données, puis préparer la feuille de calcul pour réaliser la jointure avec un fichier au format shapefile :
Le second propose un aperçu de ce que les élèves peuvent être conduits à réaliser lors d'une activité de courte durée en classe :
 
Les données fournies peuvent également être exploitées avec Géoclip, mais uniquement à l'échelle des états.
 

Mapping America : Every City Every Block

Le projet développé par le New York Times a été présenté dans la Lettre d'information géomatique n°9. Il "propose un module cartographique permettant de visualiser les données du Census Bureau. Cette carte couvre tout le territoire des États-Unis, à travers quatre thèmes : origine ethnique, revenus, immobilier et éducation. Pas de discrétisation possible, mais une visualisation à petite comme à grande échelle. La précision de cette cartographie en mode ponctuel est remarquable. Attention : il s'agit cependant d'estimations". La cartographie est fournie par Google.
 
Le module ouvre par défaut sur la métropole new-yorkaise. Chaque point de couleur correspond à un nombre d'habitant qui varie selon l'échelle, de 25 au niveau d'un quartier  Ã  25.000 au niveau national. De même, l'unité territoriale vectorielle est-elle le census tract à grande échelle, et le county à petite échelle. Les couleurs des points correspondant à l'appartenance ethnique des habitants. En cliquant sur chaque unité territoriale vectorielle, une info-bulle présentant les données statistiques.
 
Le census tract est une division statistique du county, relativement homogène en terme de composition sociale, qui a vocation à être stable pour faciliter les comparaisons dans le temps et comprenant généralement entre 2 500 et 8 000 personnes. Aussi la superficie des census tract est-elle variable.
 
nyt_nyc

 

La visualisation par points permet d'emblée de visualiser finement les densités de population à différentes échelles et la répartition ethnique dans les différents espaces apparaît de manière remarquable.
La barre supérieure comprend une zone de recherche textuelle (nom de ville ou zip code), le niveau de zoom et le menu des cartes.
 
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L'exemple de Miami permet d'illustrer l'intérêt du menu et de mieux comprendre la répartition spatiale des populations au sein d'une métropole américaine.
 
nyt_menu

Le menu des cartes est composé de quatre catégories : race and ethnicity, income (revenu), housing and family, education. Chaque catégorie propose des cartes ne représentant qu'une seule donnée, par point ou par zones de couleur en camaïeu.

 
miami_poverty

Ces cartes permettent d'enrichir l'analyse spatiale, par exemple ici la densité de couleur rouge montre les quartiers où se concentrent les populations les plus pauvres.
 
nyct_project_hispanic

 

Cette carte fait apparaître la forte concentration de population hispanique le long de la frontière espagnole.

 
nyt_project_foreign

La carte précédente peut être mise en relation avec cette dernière qui représente le taux de population née à l'étranger, afin de faire apparaître les dynamiques migratoires.
 

Ce site permet donc au professeur et aux élèves de mesurer les densités de population, les inégalités socio-spatiales, les dynamiques de territoire (migrations, développement), la composition ethnique des territoires. La discrétisation est calibrée, mais le menu offre une diversité de cartes qui permettent d'élaborer des scénarios complexes à partir de questions ouvertes : quelle ségrégation socio-spatiale dans les grandes métropoles américaines ? Où vivent les populations riches et les populations pauvres ? Quelles sont les régions qui attirent le plus les migrants ? Ou encore d'analyser la métropolisation du territoire américain, le poids des métropoles, ou encore les CBD. Pour ces derniers points, la comparaison avec les modules cartographiques du Time peut s'avérer féconde.

 

Les modules cartographiques du Time Magazine

 
Mêlant des outils de cartographie interactive et de représentation graphique de l'espace, le site Internet du Time présente également l'avantage de permettre des visualisations en trois dimensions. Ces représentations ne sont pas toutes récentes.
 
 
wherwelive

 Source : census bureau, carte de 2006. 

 
cliquer ensuite sur l'onglet  City population shift
 
times_NYC
2009. Les données restent volontairement floues : le cartographe Joe Lertola en donne les raisons :

"JL: The New York City day/night population map was interesting because the data presented on the map was not available to the public before. The data was produced for the US government and it is classified. We managed to get permission to use the data as long as the actual number values were not displayed. Because of this, the key for the map is vague."
Huit métropoles américaines sont ainsi cartographiées (mais ni Los Angeles ni Miami). 
Ici la fonction des quartiers d'affaires est amplifiée par la représentation des mouvements pendulaires. L'impression des centres-villes dépeuplés doit cependant être nuancée par l'exploration du NYTimes project.
 
 
timedetroit
 
Une infographie (contestable, qui laisse penser que le CBD a rétréci) et une carte présentent le déclin démographique de la ville, dont le nombre d'habitants égalait en 2008 la moitié du chiffre de 1950. Deux raisons à ce déclin inexorable : la suburbanisation puis la désindustrialisation. Depuis, la crise économique a accentué les effets : 20% des adresses postales en 2009 sont inactives.
 
 
forbes
 

Cette carte interactive est publiée sur Forbes.com. Les migrations internes aux Etats-Unis (pour 9 métropoles) sont présentées à partir de traits bleus (arrivées) et rouges (départs) reliant la ville aux comtés d'origine ou de destination. La carte est établie avec des données de 2008. Cette carte permet de mesurer l'attractivité des métropoles américaines et la mobilité de sa population. Plus de 10 millions d'Américains ont changé de comtés en 2008. Elle ne permet pas de mesurer l'impact de la crise économique et immobilière américaine. Des données socio-économiques complémentaires s'affichent dans une info-bulle quand on clique sur les comtés.  Le choix de la représentation graphique est aussi discutable car le solde migratoire des grandes villes n'est pas présenté. De même, les traits rouges l'emportent visuellement sur les traits bleus. Néanmoins, cette carte constitue un exemple de l'investissement des médias américains dans la visualisation géographique des données du Census.gov. Elle peut servir en appui d'une étude de cas sur une métropole américaine ou sur la mobilité de sa population, bien que seuls les flux internes soient pris en compte.

Au final, ces sites fournissent une palette d'outils disponibles pour la classe et s'avèrent très complémentaires.

 

Auteur : Anthony Lozac'h, professeur  d'Histoire-Géographie au collège Arthur Rimbaud, Saint-Aubin-lès-Elbeuf (76), membre du pôle de compétences (TICE) de l'académie de Rouen, professeur associé à l'IFE (ENS Lyon)


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